Histoire des Lieux de culte

Eglise Saint Nazaire

Les plus anciens témoignages d’un culte chrétien sur notre territoire sont mentionnés sur les Bulles Papales de 1079, 1113, et 1135 sous le nom de Celam Sancti Nazari ; en 1170, l’église existe ; nous le savons d’après une supplique datée du 28 octobre 1570, adressée à l’Évêque de Toulon, lui demandant un desservant. Le corps de Saint Nazaire, persécuté par Néron, est déposé à Milan dans la cathédrale dite des Saints Apôtres et Saint Nazaire, le 26 juillet 1650.

Avec l’approbation de l’Archevêque de Milan, les reliques du Saint sont apportées en grande cérémonie dans notre ville et mises en place dans une chasse, bénite par Monseigneur LAMBERT, Evêque de Toulon. En 1660, l’église reçoit la visite du Seigneur Evêque. À cette occasion, un récit fait état des autels secondaires de Saint Joseph, Sainte Anne, Sainte Claire, Saint Nazaire, Confrérie notre Dame où des messes sont fréquemment célébrées.

En 1681, les pécheurs demandent la construction d’un autel, dédié à leur Patron : Saint Pierre. Pour cela il faudra reculer le mur latéral du cimetière (actuellement place Michel Pacha). Un tableau représentant la création de la confédération des pécheurs y sera apposé plus tard. À la révolution, l’église n’a qu’une seule cloche, celle de 1734 et est laissée à l’église pour sonner tocsin. L’autel principal esutilisé pour célébrer le culte à la Déesse Raison. Les prêtres ayant prêtés serment sont autorisés à célébrer la messe sur un autel secondaire. Le culte catholique ne reprendra normalement qu’en 1796, date à laquelle de nombreux mariages furent régularisés. Des réparations furent entreprises sur l’édifice qui comptait alors plus de 200 ans.

En 1865, un événement important se produisit : Marius Michel, natif de Saint Nazaire et qui, à 46 ans, a déjà derrière lui une importante carrière maritime est nommé maire de Saint Nazaire ; il améliore les routes, les fontaines, fait des réparations à l’église et aux autels secondaires : consolidation de la tribune, rénovation de l’orgue Gazeau, la porte du Baptistère faite en pierres d’Arles.

Pourquoi faut-il alors qu’il décide de la démolir en 1890 ? Un noyau d’opposant au conseil municipal n’infléchira pas sa décision. Monseigneur d’Espinassy de Venelle de la Vernette intervint auprès de l’Evêque. Le curé d’Asc, dit-on, en mourra de chagrin. Ainsi disparaît une église ancienne au Campanile provençal pour faire place à l’actuelle et à son clocher pointu, sans style particulier, il faut bien le dire. Le 27 avril 1891, la première pierre est posée. Le 24 juillet de l’année suivante l’Abbé Brémont, natif du pays, futur Evêque, inaugure la nouvelle église : Saint Nazaire. Dans le clocher, entre la cloche de 1734 classée monument historique, on en compte trois autres :

l’une datée de 1829 dont le parrain est le Comte Estienne de Grâce,

l’autre datée de 1892 offerte par Michel Pacha en mémoire de ses deux enfants décédés (Amélie et Alfred),

la dernière est datée elle aussi de 1892 et a pour parrain le général comte Éstienne Hugues Rose.

Les bombardements de la dernière guerre ont endommagé le toit et les vitraux. Le port interdit à la circulation par ordre de l’occupant, on ne peut plus aller à l’église, qui est fermée à partir de Mai 1944. Le curé Catala fût hébergé par le pasteur au temple protestant, au Picotière ; bel exemple œcuménique avant l’heure ! Suivant les consignes du concile Vatican II de 1962 et 1963, l’abbé Galli fît démonter la chaire dont il conservera les panneaux sculptés pour en faire l’autel principal.

Sanctuaire de la Miséricorde (Chapelle des pénitents Blancs)

Histoire de cette chapelle

Datée à la fin du XVIème siècle, son existence est attestée par une fondation de messe de 1606. Les Pénitents forment une confrérie, des associations d’hommes qui, par pénitence, s’obligeaient à ensevelir les morts, suivre les processions, chanter les offices. Ils se couvraient la tête et les épaules d’une mante formant capuchon. Notre Dame de la consolation fût mise dès sa création au service de la confrérie, mais devint aussi un lieu de réunion pour les adultes. Hameau dépendant d’Ollioules, Saint Nazaire se trouvait mal défendu par la commune mère, mais encouragé par le comte de Vintimille, ses habitants purent obtenir la nomination de trois d’entre eux au titre de syndics siégeant au conseil de la ville d’Ollioules, la chapelle devint le lieu de réunion du syndicat qui informait les Saint Nazairiens des décisions prises. En 1657, la Seyne fût séparée de Six-Fours. À partir de cette date les habitants solliciteront à plusieurs reprises leur indépendance qui fût repoussée de nombreuses fois.

Colbert s’y opposa ainsi qu’Ollioules qui de ce fait aurait vu de ce fait son port lui échapper. Cependant le 10 juillet 1688 Louis XIV accorda l’indépendance et marqua la séparation des deux communes. Aussitôt les habitants se réunirent dans la chapelle où Bernabet Infernet fût élu consul pour la première fois et pour un mandat d’un an. Saint Nazaire n’aura de maison commune, la mairie, qu’en 1692. Jusqu’à cette date, c’est la chapelle qui en tient lieu. C’est ainsi que son histoire se confond avec celle de notre ville. À la révolution, elle est vendue comme bien national au sieur Antoine Boyer qui l’utilise comme remise. Le 30 mai 1824, elle est rachetée par vingt Pénitents des anciennes confréries qui la remettront au “conseil de la fabrique”. Très lézardée et abîmée elle doit être consolidée. C’est pour cela qu’en 1842 on construit les arcs-boutants que l’on peut voir encore aujourd’hui. En 1905 après la séparation de l’église et de l’état, elle est toujours inscrite dans le registre des biens communaux, mais le curé en reste le locataire privilégié et y célèbre le culte. En 1986, la chapelle est rénovée.

La cloche, en mauvais état, est descendue, restaurée et classée par les monuments historiques ; on peut la voir aujourd’hui dans le hall de la mairie ; sur sa panse on peut voir deux pénitents et l’inscription : Mater consolaccionist ora pronobis 1657. À l’intérieur de la chapelle, qui possède une nouvelle cloche, se trouve les bustes de Saint Pierre et de Saint Nazaire restaurés à la feuille d’or ainsi qu’un tableau représentant la création de la confrérie de Saint Pierre datant de 1661. On peut encore y admirer le Père Eternel peint par Simonet : un tableau dédié à la vierge qui se trouvait dans la chapelle de Notre Dame de Pitié, une très ancienne croix de procession de grande valeur, une vierge en bois dorée, et la bannière de la confrérie de Saint Pierre retrouvée à la prud’homie et restaurée en 1990 par Marthe Galey.

Chapelle Notre Dame de Pitié

Les habitants de hameau de Saint Nazaire dépendant de la cité d’Ollioules érigèrent en 1560 une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. La construction eût lieu sur la colline Port-yssol qui prit le nom de colline Notre Dame. Un ermite s’y installa. Cet ermite avait pour mission d’entretenir la chapelle, de surveiller la mer, car pendant cette période il y avait de fréquentes invasions barbaresques.

Il devait avertir la population en cas de danger en allumant un feu visible de loin, en sonnant la cloche, et en hissant un pavillon sur le mât dressé dans devant la chapelle. La chapelle eût au cours des temps des fortunes diverses. En 1720, il y eût la peste : quarante neuf victimes à Saint Nazaire. On la transforma en infirmerie.

En 1789, à la révolution, elle servit de poste de garde et les ex-voto disparurent. La rampe de l’autel, le pied du bénitier et la cloche furent enlevés pour être fondus. On pense que la vierge en bois polychrome du XVème siècle a été mise à l’abri pour échapper au vandalisme. Notons que cette belle statue est inscrite depuis 1993 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Le terrain qui entourait la chapelle appartenait au seigneur de Vintimille. Il fut saisi en 1790 et fût pour éponger les dettes de la commune. La chapelle est rendue au culte en 1805. En 1870, on y installe une ambulance pour soigner les soldats blessés. L’un d’eux devint le valet de Michel Pacha. Notre Dame de Pitié fût toujours un lieu de dévotion pour les habitants. On s’y rendait en procession pour les Rogations. Le 8 septembre pour la nativité de la Sainte Vierge. Le 8 décembre pour la fête de l’Immaculée conception. Les ex-voto que l’on peut voir à l’intérieur sont tous postérieurs à la révolution. Ils témoignent la reconnaissance de ceux qui invoquèrent Notre Dame en cas de maladie, de guerre, de naufrage, d’accident. La montée de Notre Dame de Pitié est ornée de 4 oratoires. Les trois premiers sont visibles déjà sur une carte datant de 1754. Des recherches dans les archives permirent de retrouver les noms des 10 ermites, toujours désignés par le clergé d’Ollioules, même après la dépendance de Saint Nazaire en 1788. Près de nous, Jules Frelon, plus connu sous le nom de frère Jules, veilla pendant plus de 35 ans sur la chapelle ; il servait la messe célébrée par le père Bouniolle, aumônier de la marine qui vint s’y retirer en retraite. Notre Dame de Pitié ne devint propriété de la commune qu’en 1909. Les arcades du porche ayant été fermées, la chapelle prit ainsi une autre dimension.

Un office religieux y est célébré tous les samedi matin à 8 heures 30, suivi par un grand nombre de touristes et d’habitués. À la fin de l’office on récite la prière suivante :

Notre Dame de Pitié souviens-toi des larmes que tu as versées
pour nous sur le calvaire.

Tu es le refuge des Pêcheurs. Intercède pour que chacun découvre la miséricorde de dieu et soit un artisan de la réconciliation entre les hommes

Tu es la consolatrice des affligés. Exauce la prière de tous ceux qui souffrent.

Tu es la reine de la paix. Obtiens-nous des grâces de paix pour nos familles et pour tous les peuples.

Tu es la mère de la divine espérance.

Protège les enfants qui te sont confiés.

Eclaire les jeunes qui préparent leur avenir.

Bénis les fiancés et les jeunes foyers.

Enfin, prie pour nous à l’heure de notre mort, et reçois-nous dans la joie du Ciel, Oh ! Notre Dame de Pitié

Amen

Priez pour nous Notre Dame de Pitié, afin que nous devenions digne des promesses de notre Seigneur Jésus Christ.

Chaque 14 août, la veille de la fête de l’assomption de la Sainte Vierge Marie, a lieu une procession aux flambeaux. Départ de l’Eglise Saint Nazaire à 21 heures jusqu’à Notre Dame de Pitié.

Chapelle de la Saint Famille à la Milhière

Le plus ancien domaine agricole de Saint Nazaire situé au quartier Mortier appartient à la famille Martelli-Chotard et pris le nom de la Milhière après que mademoiselle Marie Martelli eut épousé Joseph de Virelle seigneur de la Milhière à Marseille et après le décès du sieur Joseph Martelli. La chapelle servit de lieu de culte avec l’autorisation de l’évêque de Toulon. On y célébra mariages et baptêmes alors même que se succédaient plusieurs propriétaires Martelli, Virelle de la Milhière, Jean Baptiste de Flotte et Granet. En 1812 le nouveau propriétaire, le général Rose, mis en valeur le domaine vinicole en aménageant caves et celliers qui englobaient la chapelle et qui ainsi perdit sa fonction. À l’intérieur de la chapelle se trouvait une statue de marbre blanc dédié à Notre Dame de la Milhière. Celle-ci est aujourd’hui dans l’oratoire situé devant le tombeau du général Rose à l’entrée de l’ancien cimetière. À la mort du général Rose, le domaine de la Milhière passant entre les mains d’un négociant de Marseille, Monsieur Fontanelle qui améliora les installations, les plantations et les bâtiments. Malheureusement, pour cela, il fit démolir la chapelle de la Milhière. La porte de la chapelle est ainsi devenue la fenêtre d’accès au premier étage avec la date 1675 gravée au-dessus d’elle. Soutenus par le conseil paroissial de Sanary et durant quatre années, de 1980 à 1984, le Père André Augier et le Père Gabriel Ducruet, avec un enthousiasme débordant, mirent tout en œuvre pour reconstruire sur son ancien emplacement la nouvelle chapelle de la Milhière, baptisée chapelle de la Sainte Famille. Tous les premiers dimanches de chaque mois, à l’époque, les quêtes étaient réservées pour l’édification de cette chapelle. Les dons furent nombreux et importants. La première pierre fut posée en février 1987. Elle fut bénie par Monseigneur Joseph Madec, Évêque de Fréjus et Toulon.

Centre Saint VINCENT

Marius Michel, maire de Saint Nazaire qui s’était enrichi en construisant phares et balises en Méditerranée ainsi que les quais, docks et entrepôts à Constantinople se fît construire une résidence somptueuse, montée Notre Dame où était autrefois la chapelle Sainte Catherine. Lorsqu’il ne naviguait pas, il résidait soit à Marseille, soit à Saint Nazaire où il se rendait en famille avec son bateau personnel. En 1872 Amélie Michel meurt à quinze ans. Madame Michel ivre de douleurs, ne veut plus habiter la maison. En 1873, Marius Michel créa la fondation Amélie. Il fait appel aux sœurs Saint Vincent de Paul qui ouvrent, dans la maison abandonnée, un hospice, une école et un mouroir. C’est à cette époque que se construisit la chapelle où les religieuses font leurs dévotions. Le curé de Saint Nazaire y vient dire la messe de temps en temps. Incluse dans les bâtiments, on la voyait peu de l’extérieur. La première mère supérieure fût Sœur Guiole. Sœur Salvador lui succéda. Nul parmi les vieux Sanaryens n’a oublié, Sœur Amélie (de la riche famille Bergas de Marseille) qui enseignait le catéchisme aux filles et tenait l’harmonium à l’église, Sœur Vincent, Hélène Pons si douce avec les vieillards et Sœur Marie de Castres grande prêtresse à le croire. L’école fût fermée en 1905 et réouverte après la deuxième guerre. Hélas, le bail consenti par Michel Pacha de 99 ans à la congrégation de Saint Vincent de Paul ne fût pas renouvelé et les descendants vendirent cette belle bâtisse chargée d’histoire, de souvenirs, à un promoteur qui la transforma en appartements, et la chapelle fût détruite. La partie qui abritait l’école Saint Vincent a été conservée quelques temps.

Autres chapelles

Chapelle Notre Dame d’Espaiu :

Au XVIIème siècle les rivages de Saint-Nazaire ont été maintes fois troublés par l’invasion des Barbares. Chassés d’Espagne par Philippe III, ils s’étaient réfugiés aux îles Baléares, d’où ils terrorisaient les côtes de Provence ; en 1610, ils jetèrent leur dévolu sur une ferme de l’arrière-pays pour la piller ; ces propriétaires étaient les époux Laugier ; ils possédaient au Lançon un vaste domaine qu’ils exploitaient avec leurs sept fils. Un jour, les parents partis à Ollioules, les fils furent avertis d’une invasion ; ils s’armèrent et repoussèrent avec courage les assaillants qui battirent en retraite.

Des renforts arrivèrent, les frères Laugier opposèrent encore une farouche résistance mais hélas succombèrent sous le nombre.

À leur retour les parents découvrirent les cadavres ensanglantés de leurs enfants ; à cette vue la mère tomba en pâmoison : Espaiu en provençal. Lorsqu’elle revint à elle, elle fuit ce lieu tragique où elle ne retourna jamais. Quelques temps après, les époux Laugier donnèrent leur propriété à leur plus proche parent : Jean Fournery d’Ollioules ; à charge pour lui de faire édifier à côté de l’aire ensanglantée une chapelle qui servira de sépulture aux victimes : Notre Dame d’Espaiu. Le petit édifice mesure 6 mètres de large sur 9 mètres de profondeur flanqué de deux baies étroites et deux bancs de pierre au sol, surmontée d’un oculus et d’un clocheton ; une date y est inscrite : 1611. L’abside est en forme de four, deux cyprès montent la garde. À l’intérieur, un grand tableau de deux mètres de haut représente Notre Dame des Sept Douleurs tenant Jésus dans ses bras, entourée de Sainte Marie Madeleine et de Saint Jean-Baptiste. La partie inférieure du tableau est occupée par un triptyque sur lequel figure, un Christ en Croix se détachant sur le panorama du golfe Saint-Nazaire, deux personnages agenouillés un chapelet à la main : un homme en cape brune et une femme en coiffe (tablier blanc sur costume noir).

De part et d’autre, une longue inscription latine dont voici la traduction : Cet autel et cette chapelle ont été construit par “Ligue et donation de Sébastien Laugier fils de Pierre d’Ollioules” sur ordre de Jean Fournery, l’an du seigneur 1611. Le récit du massacre s’est transmis oralement de génération en génération car il ne figure sur aucun registre de la catholicité de l’année 1610. La chapelle est restée propriété des Fournery jusqu’au début du siècle. Acquise par la famille Jabille, elle appartient aujourd’hui au docteur Pélissier qui l’a restaurée. On a rappelé le souvenir des malheureux enfants en donnant leurs noms à une rue qui part de la rue Félix Pijeaud à la chapelle des Pénitents blancs mais malheureusement orthographiée Lager au lieu de Laugier, traduction du latin Laugerie.

Chapelle de la vernette :

Le 24 août 1873, Monsieur Georges Espinassi de Venelle, capitaine originaire de Signes, achète le domaine de la Vernette à Monsieur Siat : une famille croyante et pratiquante dont plusieurs membres ont eu un passé glorieux. Il entre au ”conseil de fabrique” de la paroisse et en devient le président. Pour permettre à sa femme malade d’assister aux offices, il fait construire une chapelle dans sa propriété. Le maire particulièrement anticlérical s’oppose à la célébration du culte (aux élections précédentes monsieur d’Espinassy avait fait campagne contre le maire) ; celui-ci pensait tenir sa revanche, c’était ne pas compter sur l’opiniâtreté du propriétaire qui fît appel au préfet, au président de la république et obtint gain de cause.

Par un décret datant du 3 août 1886 Jules Grevy autorisait monsieur d’Espinassy de Venelle à ouvrir une chapelle domestique affectée à l’usage de sa famille et des gens de maison. La chapelle est dédiée au Sacré-Cœur ainsi que l’oratoire à l’entrée du domaine. En 1889, le curé d’ASC y béni une station du Chemin de Croix. Jusqu’en 1914 la messe y était célébrée tous les dimanches. Par la suite, seulement le premier dimanche de chaque mois, et cet usage est toujours en vigueur. À la fin de la dernière guerre, un deuxième oratoire fût bâti à côté de la chapelle par la famille Gallard. À l’intérieur se trouvent plusieurs statues provenant de la fondation Michel Pacha. La cloche classée monument historique provient de Signes ; sur la jambe on peut y lire : Saint Jean Baptiste, Saint Eloi : 1755.

Chapelle Sainte Trinide (Ternide) :

Construite sur un soubassement d’époque romaine comme en témoigne de nombreux relevés archéologiques. C’est souvent sur les ruines des édifices païens que se fondèrent les églises, le plus ancien document de cette chapelle date de 1572.

On relève quelques dates qui marquent l’activité de la chapelle :

un mariage en 1677, une inhumation en 1698, une autre inhumation en 1737, celle de Catherine Imbert, gardienne de la chapelle qui exprime par-là ses dernières volontés. Le cadastre de 1785 mentionne qu’elle appartient en propre aux habitants du quartier ; ce qui leur permettaient d’assister à l’office du dimanche sans avoir à se rendre à l’église de village éloignée d’au moins 3 km. La date inscrite au plafond, 1785, indique l’année de restauration de la chapelle qui ensuite fût saisie et vendue aux enchères à la révolution pour le prix de 185 livres, et acquise par Jean Pivot qui la revendit peu après à Antoine Solleillet pour la somme de 300 livres.

La chapelle est rendue au culte en 1804, à la condition expresse que le prêtre soit assermenté. Une fois par an, on fêtait Sainte Ternide. Les gens du quartier s’y retrouvaient, et après la messe, ils occupaient le reste de la journée par des danses et des divertissements. La chapelle, qui est restée un bien privé, appartient actuellement à la famille Audiffren ; elle a été transformée en cellier à vin et en son centre, se trouve un énorme Foudre, certainement fabriqué sur place, vu sa taille. A l’intérieur on peut encore y voir un grand tableau, en très mauvais état, représentant la vierge avec à sa droite Sainte Ternide tenant dans sa main trois épis et à sa gauche Marie Madeleine, patronne de la Provence ; dans une niche d’angle, une statue de la Sainte en Bois Dorée. Jean Aiccard, écrivain et poète provençal né à Toulon en 1848, venait souvent dans le quartier visiter son grand-père qui habitait non loin de la chapelle. Il déclara à l’état civil de Saint Nazaire le décès de son grand-père Jacques Aiccard en 1872 et demanda au conseil de la ville de Saint Nazaire l’autorisation d’en devenir le gardien et d’y vivre en hermite.

Chapelle de Saint Roch :

En 1664, une épidémie de peste se manifesta à Ollioules et Toulon. Saint Nazaire encore dépendante d’Ollioules fût pendant quelques temps préservées. Des bannières pour limiter la propagation de l’épidémie furent établies. Sur un terrain offert par Catherine Cardillon, pour implorer la bénédiction du ciel, on fit construire une chapelle dédiée à Saint Roch, dont le dévouement aux pestiférés était bien connu au XIVème siècle qui fut terminée en 1665.

Ayant constaté le peu de victimes de la peste, on décida d’y faire une procession chaque année. La veille de la fête de Saint Roch, les habitants se rassemblaient autour d’un feu de joie. Une messe y fut célébrée chaque mois. Puis la chapelle est saisie et vendue comme bien national. Elle est acquise par Jean Pivot. La fille de ce dernier en 1817 la céda au recteur Deluy, curé de Saint Nazaire. Et elle fût rendue au culte. A plusieurs reprises on y trouva des enfants abandonnés sur les banquettes de la façade. Recueillis par les sages femmes de la commune, ils étaient placés chez les habitants désirant les adopter. En 1887, le “conseil de fabrique”, gérant les finances de la paroisse, décida de construire un porche. Malheureusement il fut couvert de tuiles plates ne respectant pas ainsi, la tradition des toitures provençal. La cloche, vendue à la révolution, fut remplacée, mais elle fut volée par deux fois. La cloche actuelle a été fabriquée à Erepian dans l’Hérault. En 1944, les corps des victimes des bombardements furent disposés dans la chapelle en attendant leur inhumation. En 1963 l’abbé Georges Galli, curé de la paroisse de Sanary, qui célébra souvent la messe de Rogation, demandant à monsieur Rodrigues, entrepreneur, de la restaurer ; ce qu’il fit gracieusement. Le carrefour Saint Roch étant devenu un lieu de passage très fréquenté, la direction départementale décida l’aménagement d’un rond-point. Il fallait donc déplacer la chapelle ; construite en mortier de chaux et affligée de trois grandes lézardes à l’arrière de la chapelle, elle ne pouvait pas être déplacée dans cet état. Afin d’en conserver l’authenticité, la porte, les deux fenêtres et le clocheton furent coulés dans du plâtre avant d’être mis en place dans la nouvelle construction. L’image de la chapelle, si chère aux anciens Sanaryens, fût ainsi respectée. À l’intérieur, on y retrouve l’autel en bois avec tabernacle, et soubassement sculpté d’une descente de Croix, deux tableaux, l’un représentant Saint Roch, l’autre représentant une vierge avec Saint Joseph, Sainte Anne et l’enfant Jésus. Actuellement la chapelle demeure ouverte nuit et jour et une messe y est célébrée le jour de la fête faite de Saint Roch.

Chapelle de Notre Dame du Bon Repos :

Le 18 octobre 1649, jours de la fête de saint Luc, la première pierre de la chapelle de Notre Dame du Bon Repos est posée. Elle est inaugurée et bénite le jour de l’arrivée des reliques de Saint Nazaire en juillet 1650. La chapelle était située à l’entrée du village, en venant d’Ollioules, au début de l’actuelle avenue des Poilus. Le 23 juin 1660, l’évêque de Toulon qui, venu visiter les édifices religieux, cite dans l’inventaire de la chapelle, une chasuble blanche, un parement d’autel et un calice de Milan. Un état des biens religieux, établit en 1819, note que sa superficie est de 31 toises, soit l’équivalent de la chapelle Sainte Ternide ou 5 fois celle de Saint Roch. 20 ans plus tard, on la déclare « tombé en ruine ». Un oratoire en rappellera longtemps le souvenir et l’emplacement. Il fût démoli par les troupes d’occupation. Il n’était plus possible de remplacer en ce même lieu l’édifice démolit. C’est pour cette raison que l’on éleva en mai 1987 en bordure du chemin de la Buge, toujours quartier du Bon Repos, un nouvel oratoire ; dans la niche, la plaque d’argile a été conçue et réalisé par Marthe Galey.

Chapelle de l’enfant Jésus :

Un état des lieux de cultes existants à Saint Nazaire en 1788 mentionne entre autre une chapelle dite “des filles du Sacré-Cœur, ou de l’enfant-Jésus”, située dans la rue des Bernard, aujourd’hui rue Barthélémy de Don. Vendue à la révolution, elle est acquise par le sieur Roch Granet le 24 août 1796 pour 668,10 francs. En 1875, la chapelle est léguée par les demoiselles Granet, filles de l’acquéreur, au “conseil de fabrique” de Saint Nazaire à la condition qu’elle soit rendue au culte après sa remise en état. En effet, des offices y furent célébrés, des fondations de messe l’attestent, et ce jusqu’en 1912, date à laquelle le chanoine Arnaldi en accord avec “le conseil de fabrique” en fait cession à la commune pour la somme de 100 francs.

Chapelle Sainte Catherine :

Parmi les biens religieux saisis à la révolution et vendus comme biens nationaux figurent la chapelle sainte Catherine, acquise par le sieur Jean-Pierre Martin le 24 Fructidor an 4. Elle fût transformée en remise. Située au 14 de l’actuelle avenue de l’amiral Courbet, elle appartenait aux sœurs de Saint Dominique. Le seul vestige de ce petit édifice religieux est un tableau situé dans le cœur de Notre Dame de Pitié qui représente Sainte Catherine et Saint Dominique. Le vocable de Sainte Catherine fait référence à un fait historique : en 1309 le Pape Clément V s’installe en Avignon ; un grand scandale pour l’Italie et une part de la chrétienté ; durant les 67 ans de la papauté en France, les différents pontifes furent tiraillés entre les partisans du retour à Rome et l’entourage immédiat du Roi de France Charles V désireux de maintenir le Siège Papal en Avignon. Parmi les tenants de la tradition, Catherine Benene Casa (dite plus tard Catherine de Sienne) joua un rôle qui n’est pas négligeable. En 1376 Grégoire XI décidait de retourner à Rome. Le 13 septembre, accompagné d’une nombreuse suite, il quittait Avignon. Après diverses étapes à Orgon, Salon, Aix, Saint-Maximin, ils arrivent à Marseille où les attend une flottille de 22 galères et une quarantaine d’embarcations pour le transport du mobilier de l’imposante bibliothèque et de la suite. Tout le monde embarque rapidement. Une terrible tempête ralentit la marche des bateaux. Ils sont alors obligés de jeter l’ancre dans un lieu désert de la côte de Saint Nazaire (fait relaté par Pierre Amel bibliothécaire pontifical), la plupart des voyageurs restent à bord durant trois jours et trois nuits. Quelques personnes débarquent pour rejoindre Toulon. Parmi elles, Catherine de Sienne. La tempête calmée, la flottille lève l’ancre et le Pape arriva à Rome le 17 janvier 1377. Plus tard, le quartier des baux prit le nom de Sainte Catherine ainsi que le débarcadère et la chapelle dont aucune archive n’a livré la date de sa construction.

Chapelle de la fondation Amélie :

Marius Michel, maire de Saint Nazaire qui s’était enrichi en construisant phares et balises en Méditerranée ainsi que les quais, docks et entrepôts à Constantinople se fît construire une résidence somptueuse, montée Notre Dame où était autrefois la chapelle Sainte Catherine. Lorsqu’il ne naviguait pas, il résidait soit à Marseille, soit à Saint Nazaire où il se rendait en famille avec son bateau personnel. En 1872 Amélie Michel meurt à quinze ans. Madame Michel ivre de douleurs, ne veut plus habiter la maison. En 1873, Marius Michel créa la fondation Amélie. Il fait appel aux sœurs Saint Vincent de Paul qui ouvrent, dans la maison abandonnée, un hospice, une école et un mouroir. C’est à cette époque que se construisit la chapelle où les religieuses font leurs dévotions. Le curé de Saint Nazaire y vient dire la messe de temps en temps. Incluse dans les bâtiments, on la voyait peu de l’extérieur. La première mère supérieure fût Sœur Guiole. Sœur Salvador lui succéda. Nul parmi les vieux Sanaryens n’a oublié, Sœur Amélie (de la riche famille Bergas de Marseille) qui enseignait le catéchisme aux filles et tenait l’harmonium à l’église, Sœur Vincent, Hélène Pons si douce avec les vieillards et Sœur Marie de Castres grande prêtresse à le croire. L’école fût fermée en 1905 et réouverte après la deuxième guerre. Hélas, le bail consenti par Michel Pacha de 99 ans à la congrégation de Saint Vincent de Paul ne fût pas renouvelé et les descendants vendirent cette belle bâtisse chargée d’histoire, de souvenirs, à un promoteur qui la transforma en appartements, et la chapelle fût détruite. La partie qui abritait l’école Saint Vincent a été conservée quelques temps.